Comment concilier vie privée et vie professionnelle quand on est maman et indépendante ?
Orthophoniste et maman de 2 enfants, il n’est pas toujours évident de concilier ma vie privée, familiale et ma vie professionnelle. Au début de ma carrière, j’étais employée à mi-temps dans une petite association, ce qui me permettait de profiter de mon 1er bébé car je ne travaillais que des demi-journées principalement. Ce n’était pas un choix mais cela me convenait assez bien.
Ma vie professionnelle en tant que maman salariée
Je me souviens encore de ces fin de journée rythmées par une course contre la montre. A l’époque, j’habitais Bruxelles. Je terminais le travail à 17h30, mais mes affaires étaient bouclées à 17h25. J’enchaînais ensuite avec une allure effrénée pour atteindre le bus, suivi du tram pour arriver jusqu’à la crèche. Mon cœur battait la chamade, jusqu’à ce que je l’aperçoive… ENFIN ! Objectivement et sans aucun jugement, je me demandais souvent comment les mamans pouvaient aller faire leurs courses avant de récupérer leur enfant. De mon côté, je comptais les heures, c’était parfois insoutenable.
Lorsque nous avons déménagé en province, j’ai changé de job, et surtout augmenté mon temps de travail en devenant indépendante. Bien qu’ayant un emploi du temps chargé, j’avais la chance d’adapter mes horaires plus ou moins comme je le désirais. Et puis, baby numéro 2 est arrivé et je me suis dit qu’il fallait vraiment en profiter ! Mais j’ai quand même choisi de continuer à travailler. Je ne pouvais pas concevoir de stopper totalement ma vie professionnelle, à cette époque et encore aujourd’hui. Plus tard, je me suis lancée dans le projet de lancer mon propre cabinet avec une collègue, et qui plus est amie. Ce cabinet sera basé en France, après avoir travaillé 10 ans en Belgique.
Ma vie professionnelle en tant que maman et indépendante
C’était en 2017. L’équivalence en poche, nous nous sommes installées dans notre petite maison/cabinet dans le nord de la France. Avec du recul, je me dis que ce fut la meilleure décision que j’ai prise de ma vie. Non seulement, la profession est plus valorisée, et donc valorisante, mais en plus, les actes sont davantage rémunérés. Cela m’a permis de m’octroyer un jour de repos, deux ans après le début de mon activité. Et quel bonheur ! Un jour pour faire toutes les choses qu’on n’a pas eu le temps de faire pendant la semaine. Un jour pour faire une séance de kiné, pour aller chez le coiffeur, pour ranger la maison, ou tout simplement pour flâner. Et puis, cette journée est avant tout un moment où je me sens véritablement maman puisque c’est le seul jour où je peux aller chercher mes enfants à l’école. Soyez-en convaincu, ce jour OFF est un luxe non négligeable.
Le fait d’avoir mon propre cabinet me permet d’agencer mes rendez-vous comme je l’entends, de pouvoir me libérer si mes enfants ont besoin de moi, ou de pouvoir écrire un article pour Junéo ! Je choisis mes congés et je n’ai de comptes à rendre à personne, ou presque. Je travaille avec passion, selon mes règles, mes principes et mes convictions, ce qui n’a fait qu’accroître ma motivation.
Quand ma vie professionnelle influence positivement ma vie privée
Ma vie privée a aussi gagné en qualité car je ne suis plus sur tous les fronts en même temps. Je ne prétends pas ne plus jamais être débordée mais je sais que j’ai, chaque semaine, un moment pour souffler et cela me rend bien plus sereine.
Alors oui, il y a aussi des inconvénients au travail en libéral. Aucun congés payés, pas de salaire en cas de maladie ou lorsque je garde mes enfants malades… Mais il suffit d’une bonne comptabilité et d’être prévoyante afin de pouvoir gérer les aléas de la vie sans trop de stress. Dans la balance des « pour ou contre », je comptabilise bien plus de « pour » que de « contre ».
Ceci n’est pas LA recette universelle de l’épanouissement personnel et professionnel mais c’est bel et bien la mienne !
Anouchka De Roeck, maman de Jules et Gisèle et orthophoniste.